La démarche de Luc Bikono-Abeng ne revendique ouvertement
nulle origine ou tradition .Elle s’inscrit d’abord dans une écriture
personnelle de l’espace,c’est à dire, dans la peinture.
Les déchirures, les incertitudes de notre époque s’y font jour.
Mais qu’attendre d’un peintre, sinon qu’il se fraye un passage, ouvre
des possibilités convaincantes pour appréhender le monde ?
La voie artistique ici se précise entre le signe et la forme, la couleur et
la mémoire,l’oubli et la trace.
Des sujets apparaissent, comme autant d’étapes d’existence et
D’insistance.
La ville, tentaculaire et dispersée, porteuse de défis et de solitude,
jusqu’à évoquer, dans le langage des formes, une jungle d’indices de la présence,
formulée selon les accents intérieurs et les rythmes de la proximité et
de l’absence.
Le paysage, traversé de couleurs effervescentes et peuplé de signes
éclatants.
Mais, transgressant les limites du ‘’ sujet’’,c’est d’abord d’une
élaboration plastique qu’il s’agit, d’une aventure fertile qui matérialise
une recherche d’approfondissement, un équilibre retrouvé.
Surgi d’une histoire ou il puise dans l’indicible,le geste créatif élabore
Un langage accordé aux interrogations et aux attentes d’aujourd’hui.
C’est en s’avançant dans l’inconnu qu’il porte au regard une
profusion de formes éclatées et construites, proches et lointaines,
intimes et cosmiques, et fait signe à notre désir de voir,c’est à dire de
reconnaître,d’entendre ,de lire, et d’éprouver.
J.F. CASSAT